Descente chez Lilly

Bon, c’est pas tout, mais, si le ministre se fait allumer comme une perdrix le jour de l’ouverture, la mère Lilly a encore le droit à un peu d’intérêt chez les journaleux. Faut dire que jusqu’à hier elle était un peu tranquille. Ça flingue sec dans son quartier, mais en dehors de sa gamine, personne ne lui cherche vraiment des noises. La vioque elle est au centre & chacun veut qu’elle penche de son côté. Donc pas touche à la daronne.

Enfin pas touche c’est vite dit parce que là, les képis ont fait une descente chez elle. Et pour une descente s’en ait une. Les juges se sont pas pointés seuls. Y z’ont amené avec eux des bus bleus pleins à craquer, des camionnettes pleines de pousse-boutons & gratte-papiers. Les robes noires ont décidé de faire un tour chez Lilly histoire de se faire une idée sur comment ça vit chez les comptes à plein de zéros. En plus, si y trouvent des choses qui disent que Lilly elle est bien marteau, qu’elle se faisait braquer par Riri & ses petits copains, qu’elle arrosait les chefs de bande ou encore un truc qu’on a caché aux feuilles choux, y seront pas venu pour rien.

En tout cas il paraît qu’y cherchent des petits bouts de papiers. Heureusement qu’y sont venus avec une équipe complète & les remplaçants, parce que faire le ménage chez Lilly avec sa baraque qui fait la nique à celle de Nico, c’est pas du gâteau. À mon avis, s’y sont repartis avant l’apéro c’est que soit y avait rien à trouver, soit y z’ont rien trouvé parce qu’y savait pas où chercher.

Dans l’histoire, si y ‘en a une qu’est pas jouasse c’est bien la vieille Betenlond. Elle était chez des potes quand on lui a filé un coup de bigo pour la prévenir que les poulagas avaient fait un tour dans sa piaule. D’un côté elle était à l’aise comme elle pionçait pas sur place & qu’elle s’était cassée ; d’un autre côté elle a pas l’habitude de recevoir du monde sans qu’y soient invités. Et là, faut avouer que côté invitations, ceux-là on les évite.